Agriculture et aire protégée : des milieux interconnectés
De véritables liens écosystémiques existent entre les aires protégées et les communautés qui habitent à proximité. Le milieu agricole, par exemple, illustre bien cette connexion entre l'homme et son environnement. Une influence mutuelle dont les impacts témoignent de la nécessité de préserver nos écosystèmes.
Agriculture et aire protégée
Le fjord du Saguenay et sa région sont reconnus pour abriter un écosystème remarquable. La présence d’un parc national et d’un parc marin au sein de ce territoire permet notamment d’en préserver sa biodiversité et ses paysages naturels. D’un point de vue écosystémique, ces parcs et les communautés qui habitent à proximité sont intimement liés. Ainsi, nous bénéficions des services et des bienfaits que nous rends la nature (meilleure qualité de l'eau et de l'air dans les milieurs environnants, réduction du stress et des maladies liées au stress, etc.), mais nous avons également la responsabilité d’en assurer une utilisation durable.
Dans le domaine agricole notamment, les aires protégées favorisent la présence et l'abondance d'insectes pollinisateurs en créant des conditions propices à leur développement. En effet, ces zones offrent une biodiversité accrue, des habitats préservés, une absence de pesticides et une plus grande connectivité écologique. Cette dernière se traduit par un milieu favorable au déplacement des espèces sur le territoire et davantage de diversité génétique. Un écosystème en santé favorise donc la pollinisation des plantes sauvages et cultivées, permettant ainsi de meilleures récoltes!
Les agriculteurs ont aussi un rôle à jouer dans la conservation du milieu naturel. L’agriculture peut d’ailleurs contribuer de diverses façons :
· Pratiques agricoles durables : adopter des pratiques agricoles durables telles que l'agroécologie, l’agriculture biologique l'agroforesterie, la rotation des cultures et la gestion intégrée des cultures permet aux agriculteurs de réduire leur impact sur l'environnement. Ces pratiques agricoles se basent sur les processus naturels qui augmentent la résilience des cultures. Cette approche, qui exclut l’utilisation d’engrais et de pesticides chimiques, contribue à la santé des sols et des cours d'eau avoisinants, ce qui profite grandement aux espèces qui y habitent.
· Maintien de la connectivité écologique : différents aménagements en milieu agricole peuvent faciliter le déplacement des espèces sauvages. C’est le cas par exemple du maintien des bandes riveraines (zones de végétation le long des cours d’eau) de même que l’agroforesterie (plantation d’arbres au sein des cultures agricoles). De cette manière, les terres agricoles peuvent servir de corridors écologiques, favorisant ainsi la connectivité et la diversité génétique.
En fin de compte, il semble indéniable qu’agriculture et aire protégée sont complémentaires. Ces milieux, tributaires de leur environnement, s’influencent mutuellement et leur rôle est essentiel dans la préservation des écosystèmes de notre belle région. Nous sommes véritablement choyés par nos richesses naturelles et il demeure essentiel d’en assurer la pérennité!
Photo : Yannick Limary, Ferme d'en Haut
Rédaction : Mézianne Raymond, parc national du Fjord-du-Saguenay